• « On ne change pas un homme violent, il faut partir »

    « On ne change pas un homme violent, il faut partir »

     

     

    La démarche est difficile à entreprendre pour la plupart des femmes victimes de violences conjugales. Honteuses, bloquées par la peur, beaucoup d’entre elles choisissent de garder le silence et de rester. Or il est indispensable de fuir et de parler, rappelle une avocate spécialisée.

     

     

    Sylvia Shirm est avocate spécialisée dans le droit de la famille à Montréal au Canada. Dans un article paru le 11 août dernier dans Le journal de Montréal, elle lance un appel aux femmes victimes de violences conjugales à quitter leur conjoint. « Il faut souvent le répéter, mais il ne faut pas croire qu’on arrivera à changer l’homme avec qui l’on est. Il ne faut pas attendre », explique maître Shirm. Et ce même si la décision est extrêmement difficile à prendre pour ces femmes qui se sentent la plupart du temps menacée par leur conjoint.

     

    " Une émeraude après son premier nez cassé "

     

    Les violences conjugales peuvent se dérouler dans n’importe quelle classe sociale. « Toutes les femmes peuvent, sans le savoir, rencontrer un homme qui va un jour leur casser le nez », prophétise Michèle Perrin, directrice de l’association SOS Violences conjugales à Saint-Étienne. Selon elle, il existe plusieurs stades dans l’escalade de la violence conjugale. Le premier s’apparente à des tensions au sein du couple. « Les insultes commencent, des remarques qui visent à rabaisser la femme sont émises », énumère Michèle Perrin, qui rappelle que les violences au sein d’un couple ne sont pas simplement physiques, elles peuvent tout aussi bien être verbales.

    Vient ensuite le passage à l’acte, quand les coups commencent et vont crescendo. Cette étape est suivie d'une troisième : la minimalisation. « Les conjoints trouvent généralement des excuses aux traces laissées sur le corps de leur compagne », remarque la directrice. Elle donne l’exemple « classique » du mari qui n'hésite pas à rejeter la faute sur sa femme avec des remarques comme : « Mais c’est de ta faute, tu as la peau qui marque ! », « Ça va, ce n’est qu’une égratignure », « Un bleu ça se maquille »...

    Le dernier stade est celui de la rémission. Michèle Perrin met particulièrement en garde les femmes victimes de violences par rapport à ce stade : « C’est quand les femmes commencent à saigner, à avoir des blessures graves, que les hommes ont soudain un sursaut amoureux. Ils sont prêts à tout pour que leur femme oublie les coups qu'ils leur ont infligés. » Elle donne l’exemple d’une de ses proches, battue par son mari, qui a eu droit « à une émeraude après son premier nez cassé et à un voyage en Thaïlande après sa deuxième fracture. »

     

    " Plusieurs scénarios pour fuir "

     

    Mais que faire lorsqu'on choisit de quitter son conjoint violent, alors que cette décision est souvent prise dans la peur et le désarroi ? Michèle Perrin explique que « plusieurs solutions sont envisageables pour celles qui décident de franchir le pas. » S'il s'agit d'un départ en urgence, il est primordial d’avoir en tête le numéro de la veille sociale (115). À l’écoute jour et nuit, le service redirige les femmes victimes de violences vers des foyers temporaires, dans lesquels elles pourront entrer en contact avec des associations. La femme victime de violences conjugales peut aussi programmer son départ. Dans ce cas précis, il s'agit de ne jamais revenir et il est donc primordial d’être méticuleux.

    Les conseils de Sylvia Shirm et Michèle Perrin pour réussir sa fuite :
    - ne pas informer son conjoint d’un départ éventuel ;
    - dans un carnet, décrire les coups reçus et indiquer le jour et l’heure ;
    - mettre en place un réseau de protection autour de soi. Si les enfants sont grands, il faut leur demander de prévenir la police lorsqu’on se fait enfermer dans l'une des pièces de la maison. Sinon demander aux voisins de confiance de prévenir la police lorsqu’ils entendent des cris ou qu’ils voient des choses anormales ;
    - dans sa voiture, avoir toujours une petite valise prête avec quelques vêtements pour soi et pour ses enfants ;
    - avoir au préalable photocopié les avis d’imposition, d’hypothèque, les bulletins scolaires des enfants (au cas où ceux-ci aient à changer d’école), le livret de famille, les papiers de sécurité sociale ;
    - avoir mis de l’argent de côté, que ce soit sur un compte en banque inaccessible et inconnu de son conjoint ou chez un proche de confiance.

    Ces conseils, qui font froid dans le dos, peuvent sauver des vies. Malgré toutes les campagnes de communication et de sensibilisation, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi en France. 

     

    http://madame.lefigaro.fr

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 30 Août 2015 à 14:03

    j'avais une émission télé sur ce sujet " dans les yeux d'olivier femme en grand dangers "    et j'ai plus dans quel départements ,mais c'est pas à la femme  aux enfants de quitter le foyer mais à l'époux il es placé dans un foyer de sdf

    c'est un sujet tabou félicitation pour ton article 

     

    2
    Dimanche 30 Août 2015 à 18:16

    Effectivement on doit protéger la femme qui est la victime et expulser le mari qui est auteur. La femme ne doit pas subir une double peine, être frappée et fuir son logement.

    Je te remercie d'avoir été sensible à ce sujet.

    3
    Dimanche 30 Août 2015 à 20:05

    oui  ,ça sera plus loxique que c'est le mari qui soit prit en charge et mis  hors du domicile vu que c'est lui qui est le coupable 

    ,l'un des autres  risques si les femmes ont des enfants c'est qu'il s'habitué à la violence physique et morale et qu'il reproduise les mêmes choses une fois adulte 

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