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    par moi

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  • Quand une excuse cache les bleus : la campagne choc contre les violences domestiques.

     

     

    Une nouvelle vidéo brésilienne sur les violences faites aux femmes joue sur l'interactivité et laisse le choix aux internautes de révéler ou non la triste vérité.

     

     

    L'institut brésilien Maria da Penha a publié une vidéo fin avril pour sensibiliser les internautes aux violences domestiques. Ils ont trouvé le moyen de se servir des outils mis à disposition sur YouTube pour faire passer un message simple mais efficace.

    Ils se sont servis des commentaires qu'on peut faire apparaître sur la vidéo et les ont placés de manière stratégique sur les visages de femmes silencieuses pour camoufler la vérité. Derrière des messages de type "J'étais distraite et je me suis cognée la tête sur l'armoire" ou "Je jouais avec le chien et il m'a fait mal", on découvre le vrai visage des femmes, blessé et tuméfié.

    Ces commentaires représentent toutes les excuses utilisées par les femmes battues qui se murent dans le silence de peur de s'attirer la colère de leur compagnon et qui tentent de garder la face devant leurs proches, pour ne pas les inquiéter.

    La campagne pousse donc les internautes à cliquer pour révéler la vérité, et l'affronter, et à se poser la question : qu'est-ce que je ferais si j'étais confronté-e à ce genre de situation ? Un message puissant qui rappelle que la violence faite aux femmes est internationale et toujours aussi présente, et qu'elle peut nous toucher de bien plus près que ce qu'on imagine parfois.

     

    (http://www.terrafemina.com)

     

     

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  • Chaque année, environ 25 000 couples étrangers se rendent en Inde pour utiliser les services de mères porteuses, ce qui représente plus de 2 000 naissances par an. Fin 2012, une loi interdisant aux célibataires et couples homosexuels de faire appel à des mères porteuses a été votée dans le pays, alors que celui-ci a dépénalisé l’homosexualité en 2011.

     

    Le marché des mères porteuses en Inde.

     

    Crédit Mansi Thapliyal / Reuters
    Les conditions de vie et la législation indienne autour de cette question ont changé depuis quelques années, mais la motivation des femmes qui louent leur ventre demeure la même.
     

    UNE VIE SOUVENT CACHÉE 

    En Inde, les mères porteuses font en sorte de taire leurs pratiques. Souvent pauvres, elles optent pour cette solution par dépit, pour faire une rentrée d'argent. Mais cela n’est pas sans conséquences : lorsque leurs familles apprennent leur mode de vie, nombre d’entre elles se retrouvent abandonnées. Au choc psychologique qu'implique la perte de l’enfant qu’elles portent peut donc s’ajouter le rejet de la famille.
     

     

    Dans les cliniques, ces femmes peuvent être jusqu’à dix dans la même chambre, ruinant ainsi tout espoir d’obtenir l'intimité que peut demander une grossesse. Les règles de vie au sein de ces établissements sont strictes. Si les mères porteuses sont nourries et logées, elles doivent répondre à des règles imposantes. En cas de complications ou de mise en danger de la vie de la mère porteuse, ni le médecin, ni l’hôpital ne peuvent être tenus responsables.
     

     

    L’espoir d’un jour revoir leur bébé ou ne serait-ce qu’avoir des nouvelles s’envole dès lors où les parents viennent le chercher. Les cliniques ne fournissent pas d’acte de naissance aux parents adoptifs, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas connaître l’identité de la mère porteuse, ni même espérer entrer en contact avec elle. Si les femmes qui louent leur ventre ont conscience de cette réalité, l'instinct maternel peut parfois prendre le dessus et compliquer les choses. Certaines d’entre elles vivent mal le fait d’être séparée de leur enfant.
     

     

    L’association Sama basée à Delhi, en partenariat avec All India Democratic Women’s Association, œuvre en faveur de la santé et des droits des femmes en Inde. Leurs efforts améliorent effectivement les conditions de vie des femmes, mais celles des mères porteuses sont loin d'être satisfaisantes.
     

    UNE USINE À BÉBÉS 

    La gestation pour autrui est devenue un marché florissant depuis 2002, année où elle a été autorisée dans le pays. Dans la province du Gurujat, à Anand, une clinique spécialisée dans cette pratique a été créée en 2013 par le docteur Nayna Patel déclarant « offrir leurs services aux patients qui en auraient besoin. » Contacté par nos soins, le docteur Patel n’a malheureusement pas donné suite à nos questions.
     

     

    le Dr Patel et des mères porteuses de sa clinique- Crédit : SWNS
    le Dr Patel et des mères porteuses de sa clinique- Crédit : SWNS
    En dix ans, ce sont près de 700 enfants qui sont nés dans son établissement. En moyenne, 100 femmes sont enceintes en même temps, à des stades de grossesse différents. Pour augmenter les chances de réussite, deux voire trois embryons sont implantés ; une réduction embryonnaire peut ensuite avoir lieu selon le désir des clients. L’activité de cette clinique est tellement importante qu’elle est désormais surnommée « le hub mondial du bébé ».
     

    L’INCOMPATIBILITÉ AVEC LES GOUVERNEMENTS ÉTRANGERS

    En 2010, un homme homosexuel a fait appel aux services de mères porteuses indiennes et est devenu le père de deux jumeaux. Aujourd’hui, il est encore en conflit judiciaire avec le gouvernement qui a placé les jumeaux en famille d’accueil une fois de retour en France.
     

     

    Si cette pratique est interdite en France par la loi n°94-653 du 29 juillet 1994, elle l’est également dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le Luxembourg ou encore l’Autriche. Malgré ce constat, l’Inde accepte de laisser partir les bébés nés de mères porteuses alors qu’ils seront sûrement séparés de leurs parents adoptifs une fois dans leur nouveau pays. Les parents adoptifs ne peuvent pas faire valoir leurs droits sur les enfants, étant donné que les cliniques indiennes ne leur délivrent pas de certificats de naissance.
     

     

    Face à ces interdictions, les couples prêts à avoir des enfants n’ont pas peur de prendre le risque. En Europe, la Roumanie est le seul pays où la GPA est légale et rémunérée. Un circuit illégal est par conséquent susceptible de se mettre en place. Malgré tout, certains couples préfèrent aller en Inde pour trouver leur nouvel enfant. Aux États-Unis, un couple a usé des services de mères porteuses indiennes après avoir perdu leur fille. Ils racontent leur histoire sur leur blog Welcoming a heartbeat to our family.
     

    L’INTERDICTION AUX CÉLIBATAIRES ET AUX COUPLES HOMOSEXUELS

    La loi interdisant le recours à la GPA pour des célibataires ou des couples homosexuels a été adoptée fin 2012 en Inde. Celle-ci stipule que seuls « un homme et une femme, mariés depuis au moins deux ans » peuvent avoir recours à ce service. Alors que les militants pour les droits des homosexuels dénonçaient une mesure discriminatoire, les nouvelles règles indiennes étaient transférées aux ambassades étrangères fin 2012.
     

     

    L’objectif de cette loi est de freiner un marché procréatif croissant. Beaucoup de couples se tournent vers l’Inde car cette pratique est interdite dans leur propre pays, notamment en Europe, ou parce que les règles, les contrôles et coûts sont plus importants, comme c'est le cas aux États-Unis. En Inde, il faut compter entre 2 000 à 8 000 dollars pour ce service, contre un coût deux à trois fois plus élevé aux États-Unis.
     

     

    Forte de sa réputation, de ses prix concurrentiels ainsi que de la qualité de ses services, l’Inde s’est vu attribuer le surnom de « la Mecque du tourisme procréatif » ces dernières années.
     
     
    (http://www.lejournalinternational.fr)
     
     
     
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  • (13 juillet 2015)

     

    Maroc: les femmes arrêtées pour avoir porté une robe ne seront pas condamnées.

     

     

    INTERNATIONAL - Deux Marocaines arrêtées parce qu'elles portaient des robes jugées provocantes ont été innocentées lundi 13 juillet par un tribunal à Agadir (sud) après que leur affaire a suscité une vague d'indignation, selon des sources judiciaire et associative. "Cet acquittement est positif et signifie que porter ce type de vêtement n'est pas un crime", a déclaré à l'AFP la présidente de la Fédération de la ligue des droits de femmes (LDDF), Fouzia Assouli.

    Les deux jeunes femmes, âgées de 23 et 19 ans, coiffeuses de profession, avaient été interpellées le 16 juin sur un marché d'Inezgane (sud) alors qu'elles se rendaient à leur travail. D'après des médias locaux, la police est intervenue après qu'elles aient été encerclées par des personnes qui protestaient contre leur tenue "jugée contraire aux bonnes mœurs". Elles étaient poursuivies pour "outrage à la pudeur" et encouraient un mois à deux ans de prison, selon l'article 483 du code pénal.

    "L'habit est une liberté individuelle"

    Après leur arrestation, des rassemblements avaient eu lieu notamment à Rabat, Casablanca et Marrakech sous le slogan "Mettre une robe n'est pas un crime". Des centaines d'avocats s'étaient enregistrés pour les défendre et plusieurs associations de défense des droits de l'Homme avaient suivi le déroulement du procès. 

    "C'est une victoire non seulement pour ces deux femmes mais également pour l'ensemble de la société civile qui s'est mobilisée", a estimé Me Houcine Bekkar Sbaï, un avocat de la défense. Pour l'avocat, ce jugement envoie un message clair: "la pensée extrémiste est inacceptable et personne ne peut s'ériger en gardien de la religion et de la morale". 

    Ce procès est une occasion de "revoir l'article 483 du code pénal car l'habit est une liberté individuelle" et "d'accélérer l'adoption de la loi criminalisant la violence à l'égard des femmes qui tarde à voir le jour", a plaidé pour sa part Fouzia Assouli. Dans le sillage de ce procès, la police avait arrêté début juillet deux hommes accusés d'avoir agressé ces deux femmes. Ils risquent un mois à deux ans de prison. Leur procès n'a pas encore commencé.

     

    (http://www.huffingtonpost.fr)

     

     

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  • Alors que le gouvernement a lancé le 9 juillet un plan de lutte contre le harcèlement dans les transports, nous sommes allées à la rencontre des utilisatrices des transports en commun pour qu’elles nous racontent les remarques salaces, les regards insistants et les insultes auxquels elles sont quotidiennement confrontées. 

     

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

     

    Ils sont de toutes les origines sociales, argentés ou sans argent, et ethniques, Blancs, Noirs, Arabes… Ils ont tous les âges: jeunes adultes, trentenaires, quadras, quinquas, seniors… Ils sont de toutes les apparences: l’un est “propre sur lui”, l’autre “costard-cravate”, un autre encore “déglingué et pas net”, “c’est tant le mec en jogging cra-cra que le commercial BCBG”. Le profil type de l’homme qui harcèle ou agresse dans les transports n’existe pas.

    Il n’y a pas non plus de portrait-robot de la femme victime d’agression ou de harcèlement sexuels. Très jeunes, la vingtaine, la trentaine ou la quarantaine, elles ont tous les âges. Elles exercent toutes les activités: écrivaine, dirigeante d’association, auxiliaire de puériculture, maire adjointe, assistante sociale, scénariste, éducatrice spécialisée, assistante sociale ou encore étudiante. Mais toutes ont été victimes au moins une fois de harcèlement sexiste ou d’agression sexuelle dans les transports collectifs. C’est le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) qui l’a récemment dit dans un rapport.

    Certains hommes “se lèchent les lèvres en te fixant intensément, comme si tu étais de la viande ou du bétail”.

    Le HCEfh définit le phénomène du harcèlement sexiste et des violences sexuelles dans l’espace public, “comme étant des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leur déplacement en son sein”. C’est particulièrement vrai dans le métro et le RER en Ile- de-France. Lignes 9, 3, 5, 11… RER A, B, D… Pas une rame de train, pas une station de métro n’échappe à cette triste réalité. 

     

    100% des femmes victimes de harcèlements sexistes et d’agressions sexuelles

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

    Cela commence par des comportements qui peuvent paraître anodins ou acceptables par plusieurs hommes, mais qui sont bel et bien du harcèlement sexiste. Il y a les regards soutenus, pesants, déstabilisants. Des regards parfois lubriques, et d’autres fois, menaçants. Certains hommes “se lèchent les lèvres en te fixant intensément, comme si tu étais de la viande ou du bétail”, témoigne Émeline. D’autres sifflent au passage d’une femme. Et contrairement à ce que dit Sophie De Menton, ce n’est ni sympa ni normal. “Mon père m’a toujours dit que c’était les chiens que l’on sifflait”, relève Boulomsouk quand elle témoigne de ce qui lui arrive dans le métro. 

     

    Dégringoler de l’échelle de Darwin

    Il y a ces hommes qui, quel que soit leur niveau d’éducation, pétris de leur vision des femmes et des rapports de “séduction”, gentils ou non, polis ou non, interpellent une femme, demandent son prénom, son numéro de téléphone et continuent à insister sans considérer le refus de celle qu’ils harcèlent. Qu’elle ait émis ce refus en gardant le silence, en disant “non”, en avançant “j’ai un copain”, ou “je suis pressée”, ces hommes persistent et débordent dès lors dans le champ du harcèlement. Il n’est pas rare que, face au refus d’une femme, l’homme se mette à l’insulter. Les “salope”, “pute” ou “connasse” fusent de la bouche de celui qui, quelques secondes plus tôt, se voulait charmeur.

    L’homme jette sur elle ces déchets comme on le ferait à un animal auquel on n’a pas accès dans un zoo.

    Parfois, l’agression ne se limite pas aux insultes. Ainsi, Boulomsouk raconte comment un jour, elle se fait aborder par un homme sur le quai du RER. En dépit de son insistance, elle lui rétorque qu’elle n’est pas intéressée. Le RER arrive à quai. Elle le prend. Quelques instants plus tard, à bord, Boulomsouk se met à recevoir sur la tête une pluie de… coques de cacahuètes! Elle se retourne, c’est le même homme, monté dans la même rame, qui désormais la fixe intensément en mangeant des cacahuètes qu’il décortique et dont il lui balance les restes à la tête. Il jette sur elle ces déchets comme on le ferait à un animal auquel on n’a pas accès dans un zoo. Il tente de l’humilier, de la déshumaniser: comme elle n’a pas “cédé” à ses “avances”, cet homme décrète que cette femme a dégringolé de l’échelle de Darwin et qu’elle ne mérite plus de traitement humain, mais bestial. Constatant qu’il ne s’arrête pas et qu’aucun des autres hommes présents dans la rame ne réagit, Boulomsouk finit par changer de place et se rapproche d’une autre femme. “Nous finirons le voyage ensemble. Ne voulant pas que je sois suivie par lui si je descendais à ma station, j’ai dû attendre qu’il s’en aille, avant de descendre à mon tour et de reprendre le RER dans le sens inverse.

     

    “C’est un faux numéro, tu me prends pour un con!”

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

     

    De son côté, Émeline aussi a subi plusieurs fois harcèlements et agressions. La dernière fois, c’était à la gare du Nord. Elle attend sur le quai de la ligne 5 pour prendre sa correspondance à République. Arrivent trois grands et jeunes garçons, qui l’entourent, lui demandent son nom, sa destination et son numéro de téléphone. “Je leur réponds poliment que je ne suis pas intéressée, que j’ai un copain. Ça ne les arrête pas”, raconte-t-elle. Quand le métro arrive, ils la suivent à l’intérieur et poursuivent leur harcèlement. À sa correspondance, ils continuent de la suivre. Émeline décide de leur donner un faux numéro “pour qu’ils me lâchent”. L’un d’entre eux s’en rend compte et hurle: “Tu me prends pour un con!” Les insultes pleuvent. Au moment où la jeune femme emprunte un escalier, le plus véhément saisit son sac. Elle résiste, il la soulève alors par son col de manteau, avant de la lâcher lourdement. Elle tombe brutalement dans les escaliers. Tous les trois s’enfuient. “Je ne sais pas combien de temps je suis restée étendue dans les escaliers, entre cinq et dix minutes peut-être, relate-t-elle aujourd’hui. En dépit de la peur, de la douleur, je me suis relevée et j’ai machinalement pris ma correspondance. Arrivée chez moi, je me suis déshabillée, j’ai pris ma douche, et là seulement je me suis mise à pleurer.” Après un silence, la jeune femme précise: “Que ce soit quand les trois jeunes m’encerclaient dans le métro, lorsqu’ils m’ont agressée ou quand j’étais étendue dans les escaliers, personne ne m’a aidée, personne n’est intervenu.”  

     

    La main aux fesses, “la traditionnelle”

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

    Le harcèlement et les agressions dans les transports collectifs, c’est aussi et surtout des attouchements, commis par ceux qu’on appelle les “frotteurs”. Ces prédateurs sexuels profitent de wagons plus ou moins bondés et agressent des femmes en effleurant, caressant, touchant ou collant leur corps, sans leur consentement. Ce type de harcèlement est tellement massif dans le métro et le RER, que Julia, Suédoise installée en France depuis août 2014, a “été davantage harcelée en moins d’un an à Paris que durant toute sa vie en Suède”. “À Paris, tu t’assois dans le métro et tout à coup quelqu’un dépose sa main sur ta cuisse, poursuit-elle. Tu es debout dans un wagon ou sur un escalator, et soudain quelqu’un t’agrippe les fesses.

    La main aux fesses, “la traditionnelle”, comme l’appelle Nathalie, est un acte répandu dans les transports. Tellement répandu qu’Assia en a fait l’amère expérience en à peine quelques jours à deux stations différentes. Une fois en passant les tourniquets, l’autre en sortant du RER, deux hommes lui ont saisi les fesses. Assia a giflé chacun de ses agresseurs: “J’ai affiché le premier devant tout le monde en lui hurlant ‘Tu ne me touches plus les fesses!’. Le second s’est enfui en rentrant dans le RER, sans demander son reste. Chaque fois, les gens autour étaient stupéfaits, mais nul n’a réagi.” 

     

    Une agression passée dans les mœurs

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

    Cependant, toutes les femmes ne peuvent pas réagir comme Assia. Caroline a été contrainte d’utiliser une autre tactique face à une agression. “Une fois, j’étais au métro Louis Blanc, je descendais un escalier, et là tout à coup un homme derrière moi me saisit les fesses et dit ‘C’est sympa, ça!’ Ma réaction immédiate a été de rire. J’étais tellement estomaquée que le mec se soit cru chez lui et se soit permis ça, se souvient encore la jeune femme. Avec le recul, j’explique aussi ma réaction comme un mécanisme pour désamorcer la situation: ne sachant pas comment un tel homme pouvait réagir, j’ai pris le parti d’en rire comme pour me défendre sur le moment. Mais j’étais profondément choquée qu’il me considère comme sa propriété privée, comme une pomme sur un étalage, comme un objet.

    Cet agresseur “était bien sous tous rapports” et pourtant, il s’est permis d’agresser sexuellement une femme dans un lieu public, sous les regards de dizaines d’autres usagers du métro et des 13 596 caméras disséminées sur l’ensemble du réseau ferroviaire francilien. Julia aussi est profondément choquée par le caractère systémique de ce type de comportement: “En France, il semble que les hommes qui agressent ou harcèlent bénéficient d’une sorte de tolérance, d’acceptation sociale: comme si c’était acceptable qu’un inconnu puisse toucher une femme contre sa volonté.” De son côté, Nathalie déplore que “prendre les fesses d’une femme est une agression qui est passée dans les mœurs”.

     

    Un processus social d’appropriation du corps des femmes

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

    Nous sommes ici face à l’une des expressions les plus brutales du sexisme et du patriarcat qui sous-tendent l’ensemble des rapports de notre société et qui conduisent à un processus social d’appropriation du corps des femmes. “Or, on ne prend publiquement que ce qui vous appartient; même les kleptomanes les plus débridés se cachent pour tenter de saisir ce qui n’est pas à eux. Pour les femmes, c’est inutile de se cacher. Elles sont un bien commun […], analyse la sociologue féministe Colette Guillaumin, dans Pratique du pouvoir et idée de nature. La publicité même de cette mainmise, le fait qu’elle revêt aux yeux de beaucoup, et en tout cas des hommes dans leur ensemble, un tel caractère de ‘naturel’, de quasi ‘allant-de-soi’, est l’une des expressions quotidiennes de la matérialité de l’appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes.” La violence de ces hommes, qui harcèlent et agressent les femmes dans les transports collectifs, est un moyen de “coercition employé par la classe des hommes pour soumettre et apeurer la classe des femmes, en même temps que l’expression de leur droit de propriété sur cette même classe”, précise la sociologue.  

     

    Il pose une lame sur sa cuisse tout en continuant à la “draguer”

    Il est vrai que la violence et la coercition subies par les femmes dans les transports en commun semblent avoir peu de limites. Ainsi, Boulomsouk, Julia et Assia se font suivre chacune par un homme sur plusieurs stations de métro, tard dans la nuit. À 16 ans, Emel et une amie sont debout dans un train de banlieue qui va à Argenteuil, quand elles se rendent compte que l’homme assis près d’elles se masturbe tout en les regardant fixement. C’est Caroline qui, au même âge, dans un “métro blindé sur la ligne 8”, ressent quelque chose au niveau de ses fesses, se retourne et voit un homme le sexe en pleine érection contre elle. Elle doit crier “Tu ranges ça, tout de suite!” pour que l’homme se reboutonne et sorte finalement du métro à la station suivante. C’est Sarah qui, à la gare de Fontenay-Sous-Bois, se fait agresser par un homme qui finit par la faire tomber en lui faisant un croche-pied et qui doit se défendre seule en plein milieu d’une foule.

     

    Je me retrouve avec, en plus de la peur, un sentiment d’humiliation, de vulnérabilité, avec des larmes qui sont là mais qui ne coulent pas et avec le dégoût de n’avoir vu personne réagir autour de moi.”

     

     

    MAINS AU CUL, FROTTEURS ET DRAGUE LOURDE: ELLES RACONTENT LE HARCÈLEMENT DANS LES TRANSPORTS

     

     

    C’est aussi Nathalie qui se fait agresser dans le RER A. Il est environ 13h, elle se rend à un examen, lorsque rentre un homme grand, “environ deux mètres, balèze, un vrai golgoth”. Alors que plusieurs places sont vides, il vient s’assoir en face d’elle “avec ses jambes de Magic Johnson”. Il lui demande son nom, sa destination, la complimente, et tout en continuant à la “draguer”, sort une lame de couteau qu’il pose lentement à l’intérieur de la cuisse de la jeune femme. “La peur est immédiatement montée en moi car, tout de suite, à son attitude j’avais senti quelque chose. Il m’avait choisie, comme un prédateur choisit sa proie, se rappelle Nathalie. Je ne savais pas si j’allais m’en sortir vivante. Je lui ai répondu en prenant la voix la plus infantile possible. Je me suis mise à parler comme une gamine et à tousser fort, comme si j’étais malade. Tout ça dans l’espoir de me désexualiser à ses yeux, de le dégoûter.” Au bout d’un temps, qui a paru une éternité à cette passagère, l’homme s’en va comme il est venu. Son stratagème a fonctionné. “Je me retrouve avec, en plus de la peur, un sentiment d’humiliation, de vulnérabilité, avec des larmes qui sont là mais qui ne coulent pas et avec le dégoût de n’avoir vu personne réagir autour de moi. Je me suis retrouvée entourée de gens, mais abandonnée seule face à mon agresseur.

     

    “La lâcheté de tant d’hommes qui me blesse davantage que l’agression d’un seul”

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    Cette absence de réaction des autres passagers s’est déjà produite lors du viol d’une jeune femme dans un train qui la ramenait en Seine-et-Marne en février 2015, et lors de l’agression d’une femme dans le métro de Lille en avril 2014. Refuser d’agir (intervenir, appeler la police ou simplement tirer le signal d’alarme), revient à frapper d’une double peine les femmes victimes d’agression: elles souffrent de l’action de leur agresseur et de l’inaction des gens autour d’elles. Au-delà de la peur de voir l’agresseur se retourner contre la personne qui interviendrait, se posent les questions de la non-assistance à personne en danger et de la lâcheté. Pour Sarah, “c’est la lâcheté de tant d’hommes qui me blesse davantage que l’agression d’un seul”. Boulomsouk va plus loin dans l’analyse de ce phénomène: “Si certains hommes ne réagissent pas, c’est parce qu’ils ont été élevés dans l’idée qu’une femme doit être ‘bousculée’ pour être conquise.

     

    Quand la victime se retrouve accusée d’agression

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    Parfois, les réactions suscitées sont révoltantes. C’est ce qui s’est passé pour Yadenda. Alors qu’elle est dans le métro, proche de la porte du wagon, un homme se rapproche d’elle par derrière, et finit par se coller à elle. Le métro étant bondé, elle ne réagit pas tout de suite. Puis elle sent “une bosse” contre ses fesses, avant de sentir les mains de l’homme lui saisir littéralement les hanches. Yadenda se défend et tente de les retirer. Le métro arrive à une station, les portes s’ouvrent. La jeune femme pousse son agresseur sur le quai et le frappe avec son sac à main tout en demandant de l’aide. Une dame âgée s’approche et demande à l’homme “s’il veut qu’elle appelle la police et qu’elle témoigne de cette agression”! Arrivent alors trois agents de la RATP qui commencent par demander à l’agresseur si tout va bien, si “cette dame est [sa] compagne?”. À la victime, ils demandent sa carte d’identité et “si elle est munie d’un titre de transport valide?”. Yadenda enrage et leur décrit son agression. Elle dit aux agents “Aidez-moi!”. Face aux propos de l’agresseur qui affirme que “rien ne prouve que c’est [lui]”, l’un des agents rétorque que “cette histoire est louche”.

    Un agent de la RATP: “Les frotteurs c’est comme les amourettes de jeunesse, ça passe.”

    Quand Yadenda demande à porter plainte, les agents de la RATP lui répondent qu’ils ne sont pas de la police et qu’ils ne peuvent rien faire pour elle. L’agresseur finit par partir. En toute tranquillité. Pendant que Yadenda subit les remarques sexistes et racistes des trois agents. “De quelle origine êtes-vous?”, lui demande l’un. “Vous allez où, mademoiselle? Je peux vous raccompagner jusque chez vous, lui dit un autre agent, avec un ton qui se veut séducteur. Yadenda leur rappelle qu’elle est victime d’une agression: “Vous imaginez si, dans les transports, quelqu’un se frotte à vous?” “Si c’est une belle panthère comme vous, je voudrais bien”, lui répond en souriant l’un des trois hommes, avant de poursuivre: “Les frotteurs, c’est comme les amourettes de jeunesse, ça passe. Vous n’êtes pas la première et ne serez pas la dernière. Mais on ne peut pas parler de harcèlement sexuel ici.” 

     

    “C’est encore pire quand on est une femme arabe, noire ou visiblement musulmane”

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    Agressée, déniée dans son statut de victime, contrôlée au faciès, ramenée à des clichés exotiques, Yadenda est “dégoûtée”. “Si j’avais été une femme blonde, aux yeux verts, d’un mètre soixante, ils m’auraient traitée autrement”, soupire-t-elle, l’air grave. Elle illustre ainsi parfaitement ce que les femmes subissent dans l’espace public en général et dans les transports collectifs en particulier: des violences et des discriminations intersectionnelles.

    Au sexisme et au patriarcat, s’ajoute le racisme, qui aggrave les premiers. “Il y a toujours ces fantasmes autour de la femme étrangère ou de la femme noire ou arabe”, constate Yadenda. Nathalie renchérit: “Ce qui se passe dans les transports est encore pire quand on est une femme arabe, noire ou visiblement musulmane, comme avec un foulard. Ça démultiplie ton profil d’agresseurs potentiels. Dans les transports, il y a une inégalité territoriale car on protège plus facilement les touristes chinois ou russes qui ont de l’argent, dans les stations qui donnent sur des lieux touristiques. Cette inégalité territoriale vient s’ajouter aux inégalités sociales, car ces lieux surprotégés sont les lieux où vivent les bourgeois. Quand tu es une femme des quartiers populaires et non blanche, ta situation de danger est aggravée.”  

     

    “Elles ont développé des stratégies pour prévenir les agressions: éviter les wagons bondés; préférer se rapprocher d’autres femmes, etc.”

     

    Harcelées mais pas vaincues

    Toutes ces femmes ont été marquées par leur agression, mais aucune n’a abandonné les transports en commun, aucune ne veut céder à la psychose, elles demeurent confiantes, fortes. Elles n’ont pas peur et savent toutes se défendre. Cependant, elles ont aussi développé des stratégies pour prévenir les agressions: éviter les wagons bondés; se rapprocher d’autres femmes, voire “de femmes avec poussette” qui semblent dissuader les agresseurs; placer systématiquement son sac entre soi et le reste des passagers; toujours avoir une paroi derrière soi; avec ou sans écouteurs dans les oreilles, toujours rester “alertes”, prêtes à bien entendre pour mieux se défendre. Elles font également attention à leurs vêtements: certaines évitent les jupes, voire les robes dans le métro ou le RER, d’autres mettent systématiquement des habits amples ou des capuches: “Quand je rentre dans le métro ou le RER, je me mets en mode armure”, assure l’une des interviewées. 

    Alors que le gouvernement a lancé le 9 juillet “un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports”, Sarah s’offusque que ce soit toujours aux femmes de changer leur comportement, de faire attention à comment elles s’habillent et de se défendre, seules! “Il faut que toute la société se ressaisisse et s’attaque à la question du harcèlement. Ce n’est pas que le problème des femmes, c’est celui de toute la société.” 

     

     

    (http://cheekmagazine.fr)

     

     

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  • Il y a 50 ans, des épouses libres

     

    Deux mannequins Peggy et Betty, lors d'un défilé de mode à Paris le 24 mars 1965. Quelques mois plus tard, une loi permet aux femmes d'ouvrir un compte sans l'autorisation de leurs maris.  

     

    Le 13 juillet 1965, une loi modifiait le régime matrimonial français et changeait la vie des femmes. Elles avaient désormais le droit de travailler - sans l'autorisation de leur mari - et pouvaient ouvrir un compte bancaire à leur nom. 

     

     

    Petit plongeon dans une époque en noir et blanc. Nous sommes donc en 1965. Les Françaises ont acquis le droit de vote depuis 21 ans, mais à part ça, pas grand chose de nouveau au quotidien. Impossible de travailler sans le feu vert de son époux, pas de compte en banque personnel, encore moins le droit de détenir une entreprise et d'en être la patronne ou même simplement de disposer de ses propres biens. 
     
    En politique, elles étaient encore quasi-invisibles : seulement 8 députées et 5 sénatrices. Quand au gouvernement de Georges Pompidou, il était exclusivement masculin. Malgré tout, c'est à l'unanimité que les parlementaires adoptent cette loi, réformant les principes matrimoniaux érigés par le code civil de 1804 sous Napoléon. Un texte "profondément révolutionnaire", estime alors le Garde des Sceaux du moment, Jean Foyer. Les femmes ont dorénavant le droit de travailler sans l'autorisation de leur mari et elles peuvent s'ouvrir un compte en banque. 
     
    Cette réforme rendait donc la femme, presque, l'égale de son époux. Et tout est dans le "presque", car en 50 ans, les choses ont-elles vraiment avancé ?  

    Les femmes constituent 70% des travailleurs pauvres.

    Osez le féminisme

    Pour le collectif "Osez le féminisme", la réponse est non. Dans un communiqué publié à l'occasion du 50ème anniversaire de cette loi, l'association estime que cette "indépendance économique, conquise de  haute lutte, n'est toujours pas synonyme d'égalité". "Aujourd'hui en France, les femmes gagnent toujours 27% de moins que les hommes, et 80% des temps partiels sont exercés par les femmes, enfin elles constituent 70% des travailleurs pauvres", précise l'association.  

    Le mari chef de famille

    Alors révolutionnaire cette loi du 13 juillet 1965 ? Dans ce texte, que certains qualifient donc aujourd'hui "d'historique", au même titre que la loi autorisant le vote des femmes en 1944 ou de la loi Veil sur l'avortement, la notion de "chef de famille" était restée intouchable.

     

    Il faudra attendre 5 ans, le 4 juin 1970, (et peut-être aussi un mai 1968!) pour que ce principe disparaisse officiellement du Code civil. Ce dont le polémiste Eric Zemmour ne s'est toujours pas remis. Il y consacre un chapitre dans son livre Le suicide Français, y voyant "la mort du père" et "la destruction de la famille occidentale".  
     
    Selon des chiffres de la Banque Mondiale en 2013, le pouvoir du mari sur la vie professionnelle de son épouse reste officialisé dans 15 pays dans le monde, et dans au moins 29 pays, la loi désigne toujours l'homme comme le "chef de famille". Il conserve ainsi toutes les cartes en main d'un point de vue administratif et aussi pour ce qui est du choix du lieu de vie. Comme on le dit, hélas, souvent sur Terriennes #yaencoreduboulot…

     

    (http://information.tv5monde.com)

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  • Natation : Mélanie Hénique victime d’une agression homophobe

     

    La médaillée mondiale Mélanie Hénique a porté plainte, vendredi 3 juillet, pour agression homophobe après avoir été insultée et rouée de coups il y a huit jours à Amiens, rapporte la nageuse, qui a eu le nez cassé et a dû se faire opérer.

    « J'étais avec deux amies vendredi dernier [le 26 juin] et on sortait d'un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n'était pas que pour ça », a témoigné la jeune femme de 23 ans, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux de 2011. Passée sur la table d’opération mardi, elle se souvient :

    « On allait repartir, mais ils ont commencé à nous insulter et tout s'est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n'ai rien vu venir, le mec m'a frappée, j'étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après, j'ai vu mes amies par terre. Après, on est allées aux urgences. »

    « C'était un devoir pour moi de rendre publics ces faits, non pas pour parler de moi, mais ne serait-ce que pour aider tout ceux qui n’osent pas porter plainte. Ça arrive trop souvent », a insisté la jeune femme, qui « assume complètement » son homosexualité : « Je suis comme je suis. Mais je ne suis pas non plus quelqu'un qui va le montrer, je suis discrète. Je fais attention, c’est ma vie privée et je ne l’étale pas. »

    « Je suis allée porter plainte vendredi, à Amiens, là où ça s'est passé. C'était important d'aller porter plainte. C’est un acte grave, homophobe, c’est inadmissible, ça doit être puni », a précisé Mélanie Hénique, qui s’est installée en janvier à Marseille.

     
    « Ce n’est pas normal, ce doit être sévèrement puni, a-t-elle poursuivi. J’ai bien conscience du climat homophobe qui règne en France, malheureusement, aujourd’hui. C’est une forme de racisme, c’est aussi insupportable que toute autre discrimination, et ça doit être condamné comme tel. »

    Forfait pour l’Open de France

     

    « J’ai déjà été insultée, mais on ne m’avait jamais frappée », a-t-elle poursuivi, sans vouloir préciser la teneur des insultes, « tellement c'était violent ». Elle a expliqué ressentir toujours des douleurs suite aux coups, et être encore fortement choquée : « Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c’est un sacré choc, je ne m’y attendais pas du tout. »

    Après cette agression, la nageuse de l’équipe de France, sélectionnée pour les Championnats du monde, début août à Kazan, en Russie, où elle est l’une des chances de médaille tricolore, a dû stopper sa préparation pendant dix jours. Elle a ainsi dû déclarer forfait pour l’Open de France, où sont réunis tous les Bleus ce week-end à Vichy.

     

    (http://www.lemonde.fr)

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  • Natation : Mélanie Hénique victime d’une agression homophobe

     

    La médaillée mondiale Mélanie Hénique a porté plainte, vendredi 3 juillet, pour agression homophobe après avoir été insultée et rouée de coups il y a huit jours à Amiens, rapporte la nageuse, qui a eu le nez cassé et a dû se faire opérer.

    « J'étais avec deux amies vendredi dernier [le 26 juin] et on sortait d'un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n'était pas que pour ça », a témoigné la jeune femme de 23 ans, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux Mondiaux de 2011. Passée sur la table d’opération mardi, elle se souvient :

    « On allait repartir, mais ils ont commencé à nous insulter et tout s'est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n'ai rien vu venir, le mec m'a frappée, j'étais complètement sonnée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé après, j'ai vu mes amies par terre. Après, on est allées aux urgences. »

    « C'était un devoir pour moi de rendre publics ces faits, non pas pour parler de moi, mais ne serait-ce que pour aider tout ceux qui n’osent pas porter plainte. Ça arrive trop souvent », a insisté la jeune femme, qui « assume complètement » son homosexualité : « Je suis comme je suis. Mais je ne suis pas non plus quelqu'un qui va le montrer, je suis discrète. Je fais attention, c’est ma vie privée et je ne l’étale pas. »

    « Je suis allée porter plainte vendredi, à Amiens, là où ça s'est passé. C'était important d'aller porter plainte. C’est un acte grave, homophobe, c’est inadmissible, ça doit être puni », a précisé Mélanie Hénique, qui s’est installée en janvier à Marseille.

     
    « Ce n’est pas normal, ce doit être sévèrement puni, a-t-elle poursuivi. J’ai bien conscience du climat homophobe qui règne en France, malheureusement, aujourd’hui. C’est une forme de racisme, c’est aussi insupportable que toute autre discrimination, et ça doit être condamné comme tel. »

    Forfait pour l’Open de France

     

    « J’ai déjà été insultée, mais on ne m’avait jamais frappée », a-t-elle poursuivi, sans vouloir préciser la teneur des insultes, « tellement c'était violent ». Elle a expliqué ressentir toujours des douleurs suite aux coups, et être encore fortement choquée : « Il y avait beaucoup de haine. Psychologiquement, c’est un sacré choc, je ne m’y attendais pas du tout. »

    Après cette agression, la nageuse de l’équipe de France, sélectionnée pour les Championnats du monde, début août à Kazan, en Russie, où elle est l’une des chances de médaille tricolore, a dû stopper sa préparation pendant dix jours. Elle a ainsi dû déclarer forfait pour l’Open de France, où sont réunis tous les Bleus ce week-end à Vichy.

     

    (http://www.lemonde.fr)

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  • Winehouse et Cobain: quand les femmes sont des junkies, les hommes sont des génies perturbés !

     

    Quand l’un est un génie perturbé, l’autre est une alcoolique dégénérée. Ainsi pourrait-on résumer la différence de traitement médiatique des artistes, entre hommes et femmes, selon l’analyse de Pitchfork

    La preuve en est avec les deux derniers biopics de cette année : Montage of Heck, de Brett Morgan (sorti en mai) qui retrace le succès de Kurt Cobain, et Amy de Asif Kapadia (présenté au festival de Cannes), qui tire le portrait de la sulfureuse Amy Winehouse.

    Alors que Brett Morgan présente le maître du grunge comme un “homme dont l’addiction à la drogue n’est qu’un incident de son talent suprême”.Kapadia insiste sur la période de décadence de la chanteuse, les photos dégradantes dans les tabloïds et son dernier concert en Serbie, où Winehouse, saoule, n’a pas réussi à souffler une note. “Elle a eu une chance de faire un grand come back et elle l’a complètement laissée passer”, commente un présentateur télé dans Amy. Des portraits opposés pour des personnalités similaires… hormis leur sexe.

    “Même si les deux morts étaient la conséquence d’une dépression, soutenue par les narcotiques et la célébrité, Montage of Heck dépeint un contexte où le public voulait le succès de Cobain, alors que Winehouse, confrontée aux mêmes problèmes de drogue, n’a eu le droit qu’au ridicule et à la calomnie”, observe Pitchfork.

    À l’heure de la postérité, les hommes ont le droit à la gloire et les femmes paient encore leurs heures sombres, et ce “n’est pas nouveau”, souligne Pitchfork. Déjà Janis Joplin était qualifiée de “marginale” au“comportement explosif” par le New York Times, à sa mort en 1970. La même année, Jimi Hendrix s’éteint. Pourtant connu pour son usage abusif d’alcool et de LSD, les titres n’évoquent son nom que pour glorifier le “flamboyant performeur”, connu pour son “style voluptueux”.

    Cette différence de traitement s’expliquerait par l’image puritaine de la femme-mère. Cette idée que les femmes, parce qu’elles sont capables d’enfanter, ne pourront jamais, ou en tout cas ne devraient pas, s’investir dans l’art autant que les hommes. Selon un historien de l’art interrogé par Pitchfork :

    “Les femmes qui vivent de l’art et font passer leur art avant leur famille, sont vues comme égoïstes, alors que les hommes qui font la même chose, sont considérés comme des génies débordés par leur travail.” 

    Outre les névroses, les femmes sont aussi discriminées par rapport à leur corps, à l’image de Beyoncé. À l’approche du “Madonna’s age”, la chanteuse s’est lancée dans un régime pour garder la ligne. Des considérations qui ne touchent pas les hommes à l’image d’AC/DC ou de Bono. “Nous martyrisons les femmes parce que nous avons peur de celles qui vivent au-delà des limites”, conclut Pitchfork.

    (http://www.lesinrocks.com)

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